La Boutique de Jamaa….à connaître absolument à Tiznit, au centre du quartier de Youssoufia.
Boujna, est son prénom, mais tout le monde l’appelle Jamma c’est son surnom….Il travaille 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours sur 365….enfin presque !!! Mais c’est vrai que quelle que soit l’heure et le jour où vous passez, vous trouvez Jamma, au fond de la boutique, assis derrière sa machine à coudre. Les yeux fixés sur l’aiguille et le pied agile sur la pédale pour en régler la course. Toujours de bonne humeur, il relève les longs pans de tissus qui recouvrent toute la table de travail jusque parterre, les tournent habilement dans tous les sens et finit son travail en coupant le fil d’un coup sec avec les dents.
Il vous a vu rentrer et vous accueille avec sourire, sans lever la tête, et avec tous les « Salam allekum » de rigueur. Il vous tend la main mais n’a toujours pas quitté des yeux son aiguille qui pique le tissu à la bonne vitesse. Tout à son travail, il continue à discuter avec tous, vous, et les une ou deux personnes assises autour de lui sur le petit tabouret en plastique et les rouleaux de pièces de tissu.
Il s’interrompra quand même pour faire à grand coups de crayon papier, le dessin de votre commande et calculer savamment le métré nécessaire à découper au plus juste dans la pièce de tissu. Le prix aussi sera aussi toujours calculé au plus juste, et il vous demandera même si ça va et si ce n’est pas trop cher….Surtout ne pas chercher le taux horaire de son travail, vous vous demanderiez de quoi il vit…et pourtant sûrement pas si mal que ça.
A l’extérieur, assis sur le trottoir, les autres garçons de la famille, en blouse grise, discutent. A l’entrée de la boutique, le comptoir est entièrement encombré de tous les accessoires, pour les tringleries de rideaux, les plus hétéroclites et bien dorés. Derrière, long et raide comme un piquet, tel un vigile, se tient son père, immobile, avec son grand burnous marron et son turban blanc sur la tête qui avec l’air totalement indifférent, semble surveiller toute l’activité.
Seul à l’intérieur, le jeune commis paraît s’agiter, grimpant en haut de l’échelle en bois pour décrocher le pompon adéquat, mais aussi profitant de son perchoir pour y faire une pause lymphatique.
Une fois quand même, il y a deux ans Jamma a quitté la boutique, quinze jours ou même plus, pour partir en France, à Paris et banlieue pour visiter toute la famille des MRE (marocains résidant à l’étranger). Le voyage aller-retour prévu par l’agence de voyage, en autocars s’est finalement concrétisé en avion afin de rester plus longtemps sur place. Il a tout vu de la tour Eiffel à Conforama. Il ne tarit pas de faire le récit exaltant de tous ses souvenirs. Ses impressions sont surprenantes : « là-bas, personne ne vous regarde, personne ne fait attention à vous, pas comme ici ; on est libre ! ». Mais si vous commencer à lui parler de son séjour, alors là et seulement là il va s’arrêter de travailler pour tout vous raconter et ça peut durer des heures, mais c’est tellement passionnant que vous n’oserez surtout pas l’interrompre.
Il y retournera c’est sûr… mais quand ? … Inch Allah !!!!!!
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Tafraoute Sidi Ali
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